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Décrypter l’échelle d’agression chez le chien

Publié le 25 octobre 2018 | Filed Under: Chiens

Voici ma traduction d’un article de la comportementaliste animalière américaine Frania Shelley-Grielen sur l’échelle d’agression chez le chien (tous droits réservés). Merci à elle de me permettre de partager son travail avec le public francophone !

© Frania Shelley-Grielen

Savez-vous faire la différence entre un chien heureux et un chien stressé ? En matière de langage canin, jusqu’à quel point comprenez-vous ce que vous dit votre chien ? Ainsi, vous rentrez chez vous et, vous accueillant, votre chien vous semble inquiet. Ce qui vous met sur vos gardes : est-ce que quelque chose ne va pas ? Vous élevez la voix, juste un peu. A-t-il encore fait une bêtise ? Clairement, il a pris son air coupable. Mais est-ce bien de la culpabilité que vous lisez ou bien est-ce un comportement d’apaisement, émis dans le but d’éviter la punition et les réprimandes qui s’annoncent ?
Les chiens et les humains ont à leur disposition des outils de communication extrêmement développés. Pour les deux espèces, communiquer son ressenti, ses intentions et essayer de modifier le comportement de l’autre (en essayant de se réconcilier par exemple) sont des moyens particulièrement efficaces d’éviter le conflit et, ainsi, de maintenir l’ordre social. Se battre est coûteux et la meilleure stratégie de survie est d’éviter de potentielles blessures, physiques et émotionnelles. Les humains se réconcilient pour maintenir la paix, les chiens ne font pas autrement. Ils communiquent entre eux et avec nous en permanence mais, tandis que leurs messages passent bien entre congénères, sommes-nous capables de comprendre ce qu’ils nous « disent » ? Les mots et les gestes que nous utilisons pour éviter le conflit ne sont pas les mêmes que ceux des chiens. Pour évaluer correctement ce qui se joue, il faut observer le chien dans son ensemble, ainsi que la situation et le contexte : prendre en compte non seulement ce qu’il se passe mais aussi ce qu’il s’est passé avant, examiner très attentivement la tension du corps, les mouvements et les postures, ainsi que les yeux, les oreilles, la gueule et la queue.

Kendal Shepherd, vétérinaire et comportementaliste, a conçu une « échelle d’agression » relative à chacune des deux espèces. Cette échelle montre la gradation des comportements d’agression, du moins menaçant au plus effrayant. Il en ressort en particulier que les stratégies de rapprochement et de réconciliation mises en œuvre par les chiens sont bien différentes de celles des humains. Par exemple, côté chiens, regarder ailleurs ou s’éloigner est une tentative de faire la paix et ne devrait jamais être interprétée comme une façon d’ignorer l’autre. Attribuer des motivations humaines à un chien est une erreur de « traduction » : c’est passer à côté des motivations canines. Et c’est ignorer le stress ou l’inconfort exprimés dans ces comportements, voire s’en indigner, en contradiction totale avec l’intention initiale du chien. Autre exemple de ces différences, le bâillement : parce que nous bâillons lorsque nous nous ennuyons ou lorsque nous sommes détendus, nous pensons qu’il en va de même pour le chien. Pour lui, bâiller, si ce n’est au moment de dormir, est au contraire un signe de stress.

Il est important de pouvoir faire la différence entre l’avertissement, la menace et l’agression. Nous avons tendance à surestimer l’agression, surtout en matière de comportements canins, au point qu’elle est devenue un fourre-tout pour expliquer tout ce qui nous semble négatif ou nous met mal à l’aise. Cette façon de penser peut, en conséquence, amener les propriétaires de chien à réagir de manière totalement inadéquate. Car les signaux répertoriés par l’échelle du docteur Shepherd sont des moyens de communiquer un inconfort face à une situation ou à un environnement particulier, face à quelque chose ou quelqu’un qui met le chien mal à l’aise. Et dont il aimerait s’éloigner. Les comportementalistes animaliers classent les comportements en deux catégories : ceux qui visent à réduire la distance (« viens plus près ») et ceux qui visent à l’augmenter (« va-t’en »). La prochaine fois que vous verrez un comportement de la deuxième catégorie, essayez de comprendre ce que votre chien vous dit et ce que vous pouvez faire pour à la fois augmenter la distance et faire cesser ce qui le dérange. Par exemple, le chien qui grogne dans la rue après un inconnu qui porte chapeau et lunettes de soleil est probablement mal à l’aise avec cette apparence physique, parce qu’elle l’impressionne ou parce qu’il ne l’a jamais rencontrée auparavant. Commencez par accepter ce comportement (« Oui, je sais »), puis protégez votre chien en créant une zone tampon et soutenez-le (jouez un rôle de « support social ») en vous plaçant entre lui et l’inconnu au moment de le dépasser. Autre exemple courant : les enfants. Jouent-ils avec votre chien d’une manière qui lui déplaît, ce qu’il exprime en produisant des signaux de stress : il donne de petits coups de langue sur sa truffe, regarde ailleurs, baisse les oreilles en arrière, etc. ? Dans ce cas, il est temps de mettre fin au jeu, de séparer les protagonistes, afin de faire retomber la pression qui pèse sur votre chien et d’expliquer à vos enfants comment jouer avec lui en toute sérénité. Regardons maintenant de plus près les deux échelles du docteur Shepherd.

Échelle d’agression chez le chienÉchelle d’agression chez l’homme
11. Mordre (comportement le plus effrayant et le plus menaçant)11. Gifler, donner un coup de poing, un coup de pied (comportement le plus effrayant et le plus menaçant)
10. Chercher à mordre, mordre dans le vide10. Repousser, lancer quelque chose
9. Grogner9. Serrer les points, menacer
8. Se figer, fixer du regard8. Crier, hurler, insulter
7. S’allonger, avec une patte en l’air7. « J’ai dit que j’étais désolé, arrête ! »
6. S’aplatir, ramasser son corps, la queue entre les pattes6. « Je suis désolé »
5. Ramper, les oreilles en arrière5. « S’il-te-plaît, calmons-nous »
4. S’en aller4. S’en aller
3. Se détourner, s’asseoir, donner des coups de patte3. Se disputer
2. Regarder ailleurs, tourner la tête de l’autre côté2. Croiser les bras, froncer les sourcils, tourner le dos
1. Bâiller, cligner des yeux, se lécher la truffe (comportement le moins effrayant et le moins menaçant)1. Sourire, serrer la main (comportement le moins effrayant et le moins menaçant)

Le plus souvent, les étapes sont franchies d’une traite, qu’on le remarque ou pas. Parfois, certaines sont sautées parce qu’elles n’ont pas fait leurs preuves dans le passé, parce que la menace est arrivée très vite ou parce qu’elle était trop forte. Si vous ignorez systématiquement ses signaux d’apaisement, votre chien finira par ne plus les utiliser et n’aura plus d’autre choix que de se défendre par l’agression. C’est l’une des raisons pour lesquelles un bon éducateur canin ou un bon comportementaliste vous diront de ne jamais apprendre à un chien à ne pas grogner : parce qu’un grognement est un avertissement (étape 9), qui signifie « fais attention ». Et, s’il est reconnu comme tel, il empêchera l’étape suivante, la morsure, de se produire.

Comprendre comment votre chien communique vous permettra de répondre à ses signaux de stress. Ainsi, face à un bâillement ou à une tête qui se tourne pour regarder ailleurs, prenez le temps d’observer ce qui se passe autour de lui. Essayez de percevoir toute la situation du point de vue canin. À quoi ce comportement répond-il ? Ce qui l’a précédé et le contexte dans lequel il se produit sont des indices cruciaux si l’on veut atténuer la menace perçue. Si, de retour chez vous, vous ne le réprimandez plus, votre chien n’aura plus besoin de vous envoyer des signaux d’apaisement. S’il bâille lorsque vous élevez la voix, parler normalement le soulagera et son comportement changera.

Être plus attentif à ce que vous voyez chez votre chien, réfléchir à la façon dont vous pouvez contrebalancer ses inquiétudes et répondre à ses besoins relâchera la pression qui pèse sur lui, et sur vous.

  • L’article original sur le site de Frania Shelley-Grielen : « The Canine Ladder of Agression ».
  • À lire également : « Working with agression in dogs », Frania Shelley-Grielen (en anglais).

À propos de l’auteur

Frania Shelley-Grielen est comportementaliste animalière et éducateur canin. Américaine née à New York, diplômée du Hunter College de New York et titulaire d’une maîtrise universitaire en comportement animal, elle enseigne en tant que professeur agréé dans un centre de formation spécialisé dans les animaux de compagnie.

Spécialiste de la modification comportementale, elle travaille avec des chats, des chiens et des oiseaux, mais aussi avec la faune sauvage urbaine. Elle est l’auteur de « Cats and Dogs; Living with and Looking at Companion Animals from their Point of View » et publie régulièrement informations et conseils sur son site web Animalbehaviorist.us. Elle anime également une chaîne sur Youtube.


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