Si les chats savent exprimer leurs émotions, de notre côté, il n’est pas toujours aisé de décoder leur message. Des signes les plus évidents aux plus subtils, des comportements gênants aux plus alarmants, revue de détail des indices qui doivent vous mettre la puce à l’oreille concernant l’équilibre de votre compagnon.
À quoi reconnaît-on qu’un chat est bien dans ses coussinets ? Chez le petit félin, le bien-être se voit quasiment « à l’œil nu » : il a l’œil vif et clair, le poil brillant, une ligne harmonieuse, il fait sa toilette régulièrement et calmement, il mange bien, bref, il est en bonne santé. À l’inverse pourtant, il n’est pas toujours évident de savoir quand quelque chose ne va pas. Car un signal ou un comportement du chat peuvent avoir des significations bien différentes en fonction du contexte. Par exemple, le ronronnement peut indiquer qu’il passe un bon moment comme, au contraire, un désir de mettre fin à la situation ; se frotter sur les meubles est naturel – c’est une façon de marquer son territoire – mais potentiellement mauvais signe si c’est compulsif, etc. Pour y voir plus clair, c’est l’ensemble de son profil émotionnel et de son cadre de vie qu’il faut prendre en ligne de compte.
Ceux qui partagent leur vie avec un ou des chats le savent : les chats s’expriment, ils communiquent avec nous. Leurs miaulements nous sont souvent réservés, utilisés pour nous informer de leur état du moment, pour exprimer une émotion, demander de l’attention ou qu’on leur ouvre la porte par exemple. À nous de décoder ensuite leurs messages, leurs mimiques, leurs postures. Et c’est là que les choses se corsent. À la longue, et parce que nous ne sommes pas toujours conscients de ce qui peut les troubler, si nous ignorons trop longtemps leurs signaux ou si la frustration et la peur – même d’intensité modérée – perdurent, alors le stress s’installe et les problèmes commencent.
Stress et adaptation
Pourquoi le chat irait-il mal ? Quelles sont les sources de son mal-être ? Tout comme les humains, il peut tomber malade, souffrir physiquement, être d’une fragilité émotionnelle naturelle ou avoir souffert de violences. Vivre au quotidien dans un environnement anxiogène peut être à la fois un élément déclencheur d’un stress durable autant qu’un facteur aggravant d’un trouble déjà présent. Et les situations potentiellement stressantes ne manquent pas dans la vie d’un animal dit de compagnie : arrivée d’un nouvel animal, inconstance de l’accès à l’extérieur, litière insatisfaisante ou inaccessible, surpopulation, deuil, déménagement, etc. Tout dépend du profil du chat. Certains s’adaptent mieux que d’autres. Mais d’autres encore peuvent sembler s’adapter, jusqu’à un certain point.
Le stress est une réponse de l’organisme visant précisément à s’adapter pour permettre la survie. Face à un danger immédiat, l’organisme va mobiliser toutes ses ressources pour fuir (accélération du rythme cardiaque et contraction des muscles). Le même mécanisme est à l’œuvre quand il s’agit de gérer une situation angoissante. Et c’est ce phénomène d’adaptation qui va générer des comportements qui peuvent sembler anormaux : des malpropretés soudaines, des griffades importantes, un toilettage vigoureux et frénétique, des miaulements intempestifs, voire de l’agressivité. De même qu’un ensemble de signaux apparaissent quand le stress perdure : augmentation de la soif, manque de concentration, grattages, marquages ou léchages excessifs, hyper-vigilance, perte de poils, automutilations, pellicules persistantes, diarrhées quotidiennes et, là encore, agressivité.
Que faire si vous détectez ces signaux ? En particulier s’il bouge moins ou s’il est prostré, s’isole beaucoup, mange peu ou plus, boit beaucoup, devient agressif, cela signifie qu’il a mal et une consultation vétérinaire s’impose au plus vite. D’une manière générale, l’apparition brutale et/ou intense de signes de stress peut indiquer une pathologie qui implique là aussi de l’emmener chez le vétérinaire. Quant aux troubles du comportement, ils nécessitent une investigation que le comportementaliste est à même de réaliser à vos côtés. Objectifs : identifier les causes qui ont déclenché le stress, les facteurs qui l’ont entretenu ou aggravé et trouver des stratégies de résolution à son mal-être, afin de l’aider à retrouver son équlibre émotionnel.