Un lapin peut-il être bien dans ses pattes s’il est enfermé en permanence dans une cage ? A priori, non. Opter pour une vie en semi-liberté, voire en liberté totale, dans votre logement est un choix bien plus judicieux. À la fois sur le plan de vos finances, du bien-être du petit animal et de la qualité de votre relation !
Un mètre quatre-vingts par soixante centimètres. C’est la recommandation officielle de la Rabbit Welfare Association, la principale organisation britannique se consacrant au bien-être du lapin domestique, au sujet de la taille minimale d’une cage. Force est de constater pourtant que la plupart de celles que l’on trouve dans le commerce dépassent rarement le mètre quarante… mais souvent la centaine d’euros. Et que bon nombre de propriétaires de lapins, mal informés, se contentent de 1,20 mètre environ. Pourquoi 1,80 mètre ? Ce sont des dimensions qui correspondent en moyenne à trois bonds de lapin. L’objectif est de permettre au lapin captif de se mouvoir autant que possible, de se tenir debout, de s’étirer, de réserver un espace à chacune de ses activités (manger, se reposer, faire ses besoins, jouer, pour résumé) et donc de faire quelques bonds.
Et c’est l’autre inconvénient de se doter d’un tel matériel, outre son côté encombrant et coûteux : il peut s’avérer catastrophique, pour un lapin, d’être contraint d’y vivre en permanence. Les conséquences de la captivité vont en effet se faire sentir autant en termes de santé, dues au manque d’exercice (obésité, atrophie musculaire, pododermatite, faiblesse du système cardio-vasculaire), qu’en termes d’équilibre psychologique (stress, ennui, apathie, agressivité). C’est pourquoi, tout en établissant des dimensions minimales pour la cage, la Rabbit Welfare Association engage ceux qui possèdent un ou des lapins à ne pas les laisser vivre enfermés, réservant ce type d’habitat à un usage ponctuel, voire s’en passant totalement.
Un enclos pour apprendre
Pour lui offrir une belle vie de lapin, l’idéal est de lui proposer des conditions de semi-liberté, voire de liberté totale dans un deuxième temps. Attention : à l’intérieur de votre logement, bien entendu. Vivre avec un ou des lapins en semi-liberté vous permettra de plus de découvrir ce petit animal sous un jour nouveau, d’observer son comportement, d’interagir avec lui, voire de communiquer (nous y reviendrons dans un prochain article). Car contrairement à des clichés tenaces, les lapins sont des animaux intelligents, dotés d’une bonne mémoire, capables de faire le lien entre une cause et ses effets ou encore de reconnaître et de différencier les humains.
Si vous vous apprêtez à accueillir un lapin, équipez-vous d’un enclos dans lequel vous lui aménagerez un habitat confortable et rassurant, en attendant de lui offrir, le cas échéant, la liberté totale. L’enclos est également conseillé si votre lapin a toujours vécu dans une cage et s’il n’a pas encore appris la propreté (nous y reviendrons dans un prochain article). Il doit contenir :
- une caisse remplie de foin, à volonté ;
- placée à proximité de son bac à litière pour qu’il puisse faire ses besoins tout en mangeant ;
- des jouets à mâchouiller ou à grignoter ;
- un « terrier » où il se sentira en sécurité, comme une simple boîte en carton percée de deux trous pour qu’il puisse en sortir aussi rapidement qu’il y est entré ;
- une plateforme où il pourra se placer en hauteur et observer son environnement.
Un point clé : l’occuper
Pour les jeux et les jouets, pensez aux rouleaux de carton des papiers essuie-tout, à cacher sa nourriture dans des sacs en papier, à une simple boîte à chaussures remplie de journaux pour fouir, creuser, etc., à un grattoir en sisal pour gratter, à de vieux tissus pour tasser… Bref, laissez libre court à votre imagination, tout en veillant à ce qu’il ne mange pas trop de papiers non plus et à éviter les jouets en plastique trop fragiles, qu’il pourrait ingérer. L’objectif de cette installation et de tous ces objets est double : occuper votre lapin, ce qui évite qu’il s’attaque à vos plinthes par exemple, et lui permettre d’exprimer des comportements naturels indispensables à son équilibre émotionnel.
Pensez toutefois à bien sécuriser votre logement avant de le laisser y gambader, en mettant vos plantes vertes hors de sa portée (quasiment toutes les plantes vertes sont toxiques pour le lapin), en rangeant soigneusement produits ménagers et médicaments,en veillant à ce qu’il ne puisse se sauver par la porte ou la fenêtre et en protégeant vos fils électriques dans des gaines en plastique (que l’on trouve facilement en magasin de bricolage). S’il essayait quand même de les mâchonner ou s’il décidait de s’attaquer à vos meubles, tapez du pied par terre ou disant « non » fermement, afin de le faire cesser, et proposez-lui immédiatement un objet de redirection, comme un jouet par exemple. Car, là encore, un lapin occupé à déchirer des boules de papier ou à creuser dans un tas de chiffons ne cherchera pas à ronger les pieds de vos fauteuils !